Le régime fiscal des sociétés

Le choix d’un entrepreneur d’exercer une activité au sein d’une société et le choix de la forme de cette dernière sont aujourd’hui casis systématiquement dictés par des considérations fiscales. En effet le régime fiscal d’une société diffère selon la forme de cette dernière. Certaines formes de société offrent également plus de flexibilité en proposant, sur option, de pouvoir opter pour différents régimes fiscaux sous réserve que certaines conditions soient remplies. Pour pouvoir choisir la forme de société la plus adaptée à vos besoins il convient donc de bien connaître les différents régimes fiscaux applicables à chaque société.

Le régime des sociétés de capitaux

Le régime le plus répandu dans le monde des affaires est celui dit des sociétés de capitaux aussi appelé régime de l’impôt sur les sociétés. Pour comprendre le régime des sociétés de capitaux il convient tout d’abord d’assimiler le fait que dans le cadre de ce régime la société est un contribuable à part entière. Autrement dit contrairement au régime des sociétés de personnes c’est bien la société qui est elle-même redevable de l’impôt. Elle a donc une personnalité fiscale.

C’est en ce sens que les sociétés soumises au régime des sociétés de capitaux sont des sociétés dites opaques contrairement aux sociétés soumises au régime des sociétés de personnes qui sont dites transparentes.

Dans le cadre de ce régime il convient donc dans un premier temps de calculer, au niveau de la société, le résultat (bénéfice ou déficit) réalisé par celle-ci. Ce résultat fait ensuite l’objet d’une imposition dans les mains de la société. C’est donc bien la société qui devra s’acquitter de l’impôt sur les sociétés. Si les bénéfices restant après imposition sont distribués, ces derniers appelés dividendes feront l’objet d’une imposition dans les mains des associés au titre de l’impôt sur le revenu.

L’impôt sur les sociétés est fixé à un taux de 28% étant précisé qu’un taux de 15% est applicable aux sociétés qualifiables de PME (chiffre d’affaires inférieur à 7.630.000 €, capital social entièrement libéré, société détenue à au moins 75% par des personnes physiques) pour les 38.120 premiers euros de bénéfice imposable. Les bénéfices qui excèdent ce montant de 38.120 € seront imposables au taux normal de 28%.

Le régime des sociétés de personnes

Le régime des sociétés de personnes est plus complexe à assimiler que le régime des sociétés de capitaux. Dans le cadre de ce régime il faut imaginer que la société est transparente fiscalement. Autrement dit la société n’est pas redevable elle-même de l’impôt, elle n’a pas de personnalité fiscale. Ce sont les associés qui devront s’acquitter de celui-ci.

Ainsi, en pratique, le résultat (bénéfice ou déficit) est calculé au niveau de la société puis si ce calcul fait apparaître un bénéfice, celui-ci est distribué aux associés en fonction de leur quote-part dans le capital social de la société. Ces revenus s’ajouteront aux autres revenus de l’associé afin de constituer sa base imposable.

Si l’associé est une personne physique, il sera redevable de l’impôt sur le revenu au titre des bénéfices perçus provenant d’une société de personnes. Si l’associé est une personne morale, les bénéfices perçus s’ajouteront aux produits financiers de celle-ci et ces bénéfices seront imposés à l’impôt sur les sociétés.

L’autre spécificité de ce régime est que l’imposition dans les mains des associés se fait à raison du résultat réalisé par la société et non à raison des résultats appréhendés par la société. Si la société fait 15.000 € de bénéfices mais que ces derniers ne sont pas distribués, les associés seront tout de même imposés sur cette somme quand bien même ils ne l’ont pas effectivement appréhendée. De même si la société dégage un déficit à la fin de l’exercice, les associés pourront imputer directement sur leur revenu globale la quote-part de déficit qui leur revient en fonction de leurs droits au sein de la société et ce alors même qu’ils n’auraient pas comblé les pertes de la société.

L’application du régime fiscal selon la forme de société

Une ventilation du régime fiscal est opérée selon la forme de la société. Le régime des sociétés de capitaux est applicable, comme son nom l’indique, aux sociétés de capitaux. En principe donc le régime décrit ci-dessus sera applicable aux sociétés à responsabilité limitée, aux entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée ou encore à la société par actions simplifiée.

Le régime des sociétés de personnes est quant à lui applicable aux sociétés de personnes en l’occurrence les sociétés civiles ou encore les sociétés en nom commercial.

Toutefois il est possible dans certaines circonstances pour des sociétés relevant en principe du régime des sociétés de capitaux d’opter pour le régime des sociétés de personnes. Il est également possible pour certaines sociétés de personnes d’opter pour le régime des sociétés de capitaux. Chaque forme de société répond à ses propres règles en la matière.

Le statut d’auto-entrepreneur diffère quant à lui quelque peu de ces deux schémas d’imposition. Ce statut ne s’applique pas en raison de la forme de société mais en fonction de l’application du statut à une personne physique.

Le rôle d’un avocat fiscaliste dans le choix de la forme de société

Le rôle de l’avocat fiscaliste est de bien conseiller l’investisseur ou l’entrepreneur qui se présente devant lui dans le choix de la société qu’il souhaite constituer. Il doit également l’avertir sur les conséquences sur le long et le court terme du choix de la forme de société qu’il s’apprête à réaliser.

En somme, l’avocat fiscaliste est là pour faire en sorte que l’investisseur ou l’entrepreneur qui se présente devant lui fasse un choix qui corresponde au mieux à ses intérêts.

FAQ sur l’optimisation fiscale

Toutes les sociétés sont-elles soumises au même régime fiscal ?

Toutes les sociétés ne sont pas soumises au même régime fiscal. Certaines sont imposables au titre du régime des sociétés de capitaux et d’autres sont soumises au régime des sociétés de personnes au titre duquel elles ne sont pas redevables directement de l’impôt. Pour savoir quel régime est applicable à votre société il convient de regarder la forme de celle-ci.

Qu’est-ce-que le régime des sociétés de personnes ?

Le régime des sociétés de personnes est l’un des deux grands régimes applicables en France aux sociétés. En vertu de ce régime la société est dite transparente fiscalement. Elle n’est donc pas redevable elle-même de l’impôt. Ce sont les associés de la société qui devront s’en acquitter.

Qu’est-ce-que le régime des sociétés de capitaux ?

Le régime des sociétés de capitaux est l’un des deux grands régimes applicables en France aux sociétés. En vertu de ce régime la société dispose d’une personnalité, d’une réalité fiscale. Elle est un contribuable comme vous et moi et doit s’acquitter, chaque année, de l’impôt sur les sociétés. De même, si elle choisit de distribuer des bénéfices aux associés, ces derniers seront redevables de l’impôt au titre des revenus qu’ils auront perçus de cette société.

Quel est le meilleur régime fiscal ?

Il n’existe pas de meilleur régime fiscal. Chaque régime dispose d’avantages et d’inconvénients. En revanche il y a de grandes chances qu’un régime fiscal soit plus adapté à votre situation qu’un autre. Prendre attache avec un avocat fiscaliste afin qu’il étudie votre situation et qu’il vous conseille est donc le meilleur moyen d’opter pour le bon régime fiscal.

Quelle est la meilleure société d’un point de vue fiscal ?

Chaque société répond à un régime fiscal différend. Il n’existe pas de meilleure société mais il existe une société plus adaptée que les autres à vos besoins et à vos exigences. Prendre attache avec votre avocat fiscaliste vous permet à ce titre d’être certain de choisir la bonne société pour exercer votre activité.

Qu’est-ce-que l’impôt sur les sociétés ?

L’impôt sur les sociétés est l’impôt dont sont redevables, en principe, les sociétés de capitaux (sociétés à responsabilité limitée, société par actions simplifiée etc). Il s’applique aux bénéfices réalisés par ces sociétés. Son taux est fixé à 28% mais un taux réduit de 15% est applicable à certaines sociétés répondant à certaines conditions.

Je suis dans une société redevable de l’impôt sur les sociétés mais je veux passer au régime des sociétés de personnes, est-ce possible ?

Il est possible, si certaines conditions bien précises sont réunies, de passer provisoirement du régime des sociétés de capitaux (donc de l’impôt sur les sociétés), au régime des sociétés de personnes. C’est le cas, à titre d’exemple, des sociétés à responsabilité limitée familiales ou de certaines sociétés nouvellement créées.